Les secrets de Castelcerf – L’Assassin Royal – Robin Hobb

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Titre original : Golden Fool
Nombre de Pages : 443
Année de parution : 2003
Édition : J’ai lu

 

L’Assassin Royal/Le Prophète Blanc

Quatrième de couverture / Résumé

      FitzChevalerie, l’assassin royal, vient tout juste d’arracher l’héritier ou trône des Six-Duchés, le prince Devoir, des griffes de la famille Pie. Reprenant son identité d’emprunt de Tom Blaireau, Fitz aspire enfin au repos : pour clarifier sa relation avec Jinna, la sorcière des Haies ; pour voir grandir Heur, son fils adoptif ; et pour pleurer la mort de son compagnon de toujours, le loup œil-de-nuit. Hélas, les fiançailles annoncées du prince Devoir avec la Narcheska Elliania vont brusquement réclamer toute son attention. Et si les Pie profitaient du ballet diplomatique pour tenter un nouvel et dangereux coup d’éclat ? L’art et le vif ne lui seront pas de trop pour percer à jour tous les secrets de Castelcerf…

Extrait

      « Rien n’est visible ? » demandai-je en tournant sur moi-même.
       Il m’examina, un sourire au lèvres, puis répondit d’un ton salace : « Tout est bien visible; mais pas ce dont tu te soucie. Tiens, mets le doublet, que je vois l’effet d’ensemble. »
      J’acceptai le vêtement à contrecœur. « Autrefois, un pourpoint et des chausses suffisaient pour accéder à n’importe quelle partie de Castelcerf, dis-je avec aigreur.
      – Tu te racontes des histoires, rétorqua le fou du tac au tac. On tolérait ta tenue parce que tu n’étais qu’un enfant et que Subtil ne tenait pas à ce que tu attires l’attention, c’est tout. Je crois me rappeler qu’en une ou deux occasions maîtresse Pressée a reçu carte blanche et t’a vêtu alors de façon élégante.
      – Une fois ou deux, oui. » Je frémis à ces souvenirs. « Mais tu sais très bien ce que je veux dire, fou : pendant mon enfance, on s’habillait à Castelcerf… ma foi, à la mode cervienne. On ne parlait pas de « style jamaillien » on ne voyait pas de ces capes baugiennes avec des capuches à la pointe si longue qu’elle traîne par terre. »
      Il acquiesça de la tête. « Dans ta jeunesse, Castelcerf était plus provincial qu’aujourd’hui ; la guerre faisait rage, et, quand toutes les ressources sont mobilisées par un conflit, on a moins à dépenser en frivolités. Subtil était un bon roi, mais il lui plaisait de maintenir le caractère rural des Six-Duchés, alors que la reine Kettricken s’évertue à ouvrir le royaume au négoce, non seulement avec ses Montagnes d’origine, mais aussi avec Jamaillia, Terrilville et les territoires plus lointains encore ; une telle politique ne peux
      – Le Castelcerf d’autrefois avait aussi ses qualités, ronchonnai-je.
      – Mais changer prouve qu’on est toujours vivant ; c’est souvent l’aune qui nous permet de mesurer notre tolérance à l’égard des autres peuples. Sommes-nous capable d’accepter leur langage, leurs coutumes, leurs habitudes vestimentaires, leur cuisine, et de les intégrer à notre vie ? Si oui, nous pouvons alors former des liens qui réduisent les risques d’affrontement ; sinon, si nous nous crispons sur la croyance qu’il faut s’en tenir strictement à la tradition, nous devons nous battre pour préserver ce que nous sommes, ou bien périr. […]

p.109-111

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