Le dragon des glaces – L’Assassin Royal – Robin Hobb

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Titre original : Fool’s Fate
Nombre de Pages : 381
Année de parution : 2003
Édition : J’ai lu

L’Assassin Royal/Le Prophète Blanc


Quatrième de couverture / Résumé

Le clan des Artiseurs qui s’est formé autour du prince Devoir progresse enfin : sous la houlette de Fitz Chevalerie, Lourd, Limbre et le prince Devoir lui-même développent leur maîtrise de l’Art. Pas assez vite, cependant, au goût de Fitz, car l’heure de tenir ses promesses a sonné. Devoir et ses amis embarquent sur la flotte royale, afin de permettre au prince de mener sa quête : le dragon Glasfeu, prisonnier des glaces, doit mourir de sa main pour que Devoir puisse épouser la Narcheska Elliania. Fitz prend alors conscience, dans les rêves qu’il partage avec sa fille Ortie, qu’un autre dragon s’intéresse de près à leur périple, et que celui-ci voit le projet du prince des Six-Duchés d’un très mauvais oeil.

Extrait

« Non ! » Je saisis brusquement son poignet. « Assez de ces rites funéraires ! Je te l’ai déjà dit; je n’ai aucune intention de te laisser mourir. »
Il ne se débattit pas. « Rites funéraires… » murmura-t-il, puis il éclata de rire. Son haleine sentait l’eau-de-vie d’abricot.
« Reprends-toi, fou ! Cette attitude te ressemble si peu que je ne sais même plus comment je dois m’adresser à toi ! M’exclamai-je, agacé, envahi par la colère que l’inquiétude peut déclencher. Ne pouvons-nous nous laisser aller, ôter nos masques pour le temps qui nous reste ?
_ Le temps qui nous reste », répéta-t-il. D’une simple torsion du bras, il se libéra de ma poigne. Je le suivis dans son vaste salon où l’air circulait librement ; pratiquement débarrassée de tous ses meubles, la pièce paraissait encore plus grande. Il s’empara d’une carafe d’alcool, remplit son verre puis m’en servit un petit.
« Le temps qui nous reste avant notre départ », précisai-je en prenant le verre qu’il me tendait. Je parcourus la salle du regard ; il n’y demeurait que le strict nécessaire : une table, des chaises et un bureau. Tout le reste était parti ou en cours de déménagement. Les tapisseries et les tapis roulés s’alignaient côte à côte contre les murs comme des grosses saucisses. Par la porte ouverte, je vis l’étude du fou nue et vide, entièrement nettoyée de ses secrets. J’y pénétrais, mon eau-de-vie dans la main, et ma voix éveilla un écho troublant quand je constatai : « Tu as effacé toute trace de ton passage. »
Il me joignit et ensemble nous regardâmes par la fenêtre. « J’aime que tout soit net derrière moi. Il y a tant d’éléments dans l’existence qu’on est obligé de laisser inachevés que, lorsque je puis en terminer certains, j’y prends plaisir. […]

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