La secte maudite – L’Assassin Royal – Robin Hobb

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Titre original : Fool’s Errand
Nombre de Pages : 445
Année de parution : 2002
Édition : J’ai lu

 

L’Assassin Royal/Le Prophète Blanc

Quatrième de couverture / Résumé

        C’est sous les traits d’un simple valet suivant son riche seigneur que Fitz et le Fou ont entrepris de partir à la recherche du prince Devoir, disparu dans d’étranges circonstances. Ils sont accompagnés dans leur quête d’Oeil-de-nuit et de laurier, la confidente de la reine Kettricken. Ils ont huit jours pour retrouver la trace du fugitif. Mais ils vont bientôt s’apercevoir que la disparition du prince n’a rien d’une banale fugue. Si Fitz retrouve facilement sa trace à Myrteville grâce au lien qui l’unit à son animal, il va rapidement découvrir que le jeune héritier de la couronne, qu’il considère comme son fils, est sous l’emprise de forces maléfiques poursuivant de sombres visées sur les Six-Duchés…

Extrait 1

        Il existe certaines techniques que l’on peut apprendre pour résister à la torture ; l’une d’elles consiste à séparer l’esprit du corps. Pour moitié, la souffrance qu’inflige un bourreau expérimenté provient, non de la douleur physique de la victime, mais de la gravité des lésions qu’elle sait avoir subies ; le bourreau doit faire preuve d’un grand doigté s’il veut amener son sujet à parler : si ce dernier sent que ses dégâts corporels dépassent tout espoir de guérison, il perd tout intérêt à répondre aux questions et n’aspire plus qu’à plonger rapidement dans la mort. Mais, s’il parvient à maintenir les supplices en deçà de cette limite, le bourreau peut faire de la victime le complice de ses propres tourments. Perdue dans la souffrance physique, elle est la proie d’une interrogation qui lui déchire le coeur : combien de temps parviendra-t-elle à garder le silence sans pousser son tortionnaire à franchir la frontière des dégâts irréparable ? Tant que la victime se tait, le bourreau poursuit son travail et s’approche toujours davantage du point où l’organisme ne peut plus guérir.

        Une fois qu’un homme a été brisé par la torture, il demeure une victime à jamais. Il ne peut plus oublier le lieu où il s’est rendu, l’instant où il a préféré tout avouer plutôt que supporter une souffrance encore plus grande.
        C’est une humiliation dont personne ne se remet jamais complètement, et certains cherchent à l’effacer en infligeant eux-mêmes des supplices semblables à une nouvelle victime destinée à porter cette honte à leur place. La cruauté est un art qui s’apprend non seulement par l’exemple mais aussi par l’expérience.

Extrait du manuscrit Des usages de la douleur, de VERSAAY

p. 142-143

Extrait 2

 

        La vie est un équilibre. On tend à l’oublier alors qu’on vit, insouciant, chaque jour après l’autre. On mange, on boit, on dort et on croit qu’on se réveillera toujours le lendemain, qu’on sortira toujours revigoré d’un bon repas et de quelques heures de repos. Les plaies ne peuvent que guérir, la douleur s’estomper avec le temps, et, même quand les blessures cicatrisent moins vite, quand la douleur s’atténue le jour pour revenir dans toute son intensité la nuit, quand le sommeil n’est plus réparateur, on croit encore que, le lendemain, tout aura repris son équilibre et qu’on pourra continuer de vivre comme d’habitude. Mais, à un certain moment, le délicat équilibre s’est rompu, et, on peut bien faire tous les efforts du monde, on entame la lente chute, la transformation de l’organisme qui s’entretient seul en celui qui lutte bec et ongles pour demeurer ce qu’il était naguère.

p. 176

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